Préface à Mohamed Salah HASNAOUI, Cendres de braises

Préface à Mohamed Salah HASNAOUI, Cendres de braises 

         Voici un livre éclairant sur l’Algérie, de l’époque coloniale jusqu’à la fin du XXe siècle. Cette autobiographie, à partir de l’adolescence de son héros, Salah, originaire de la région des Ouled Djellal, au sud-est de Biskra, se déroule selon un maelstrom algéro-français. En raison de la présence de nombreux Biskris établis à Lyon, en l’occurrence notamment de l’oncle Sadek, ancien sous-officier de l’armée française établi à Gerland, Salah suit un itinéraire algéro-lyonnais/lugduno-algérien.

Cendres de braises fait ressentir combien traumatisant fut le système colonial, inégalitaire et discriminatoire ; système appuyé sur des chefferies locales à sa botte, non sans contreparties prébendières – ce fut en l’occurence le cas de la famille Bengana qui régna sur la région après l’élimination de celle des Bou Okkaz : en 1876, l’oasis  d’El Amri avait été rasée et ses habitants massacrés – dont les grands-parents de l’auteur – 27 ans après que celle de Zaatcha eut subi le même sort. Fut par la suite construit, entre les monts du Zab et Ouled Djellal,  le bordj de Doucen, près duquel s’agglomérèrent les rescapés d’El Amri. On perçoit aussi combien fut mince l’œuvre « civilisatrice » coloniale dont se prévalait l’histoire officielle française : ce n’est pas avant le lendemain de la deuxième guerre mondiale que fut édifiée la première école primaire « indigène » française de Doucen, au demeurant grâce à la main d’œuvre et au savoir-faire de prisonniers de guerre italiens.

Mais, comme tout système, le système colonial comporta des éléments humains hors norme qui pouvaient lutter pour la réalisation de principes auxquels ils croyaient – l’instruction, la démocratie, l’égalité… : ce fut le cas par exemple de l’instituteur de Salah, ce M. Joucla, qui en fit un premier de classe, certificat d’études à l’appui remporté haut la main. Cet originaire de Montpellier lui apprit le français avec son accent chantant, il le désigna pour lire le discours de bienvenue à celui qui fut gouverneur général de l’Algérie de 1948 à 1951, l’Alsacien Naegelen, en visite dans la région. On découvre que, en Algérie coloniale, l’exaltation du progrès, lié à la liberté, la tonalité égalitaire des propos d’un jeune garçon dûment médités par son maître français, et leur péroraison (« merci à la France généreuse qui les [les Algériens] a quelquefois oubliés ») valurent à un Joucla d’être déplacé et à Salah de se voir un temps barré l’accès au secondaire. A l’opposé de ce qu’il ressent pour l’instituteur qui succéda à Joucla, M. Lecouvreur, désigné comme un « homme du nord, froid et calculateur », on perçoit chez Salah une sympathie instinctive pour les Méditerranéens – de Joucla le Languedocien, adopté par les Doucénis comme l’un des leurs, à ces Italiens constructeurs d’école en bonne intelligence avec les mêmes Doucenis auxquels ils font découvrir le phonographe et le four à chaux – les prisonniers allemands, en bisbille permanente avec les Italiens, avaient été tôt retirés de la région par les Français. Péniblement véridique, en contraste, la relation de l’arrestation, par le caïd, de Salah, férocement battu et conduit à la prison d’Ouled Djellal, à une vingtaine de Km de Doucen, enchaîné sur un cheval au trot,  tout cela pour être dûment sermonné, mais in fine libéré par l’administrateur – l’administration l’avait fiché comme « ennemi en puissance de la France »…

Ce qui séduit dans Cendres de braise est que rien n’est jamais unilatéral. Parmi les Algériens, on ne compte pas les caïds brutaux, arrogants et corrompus – il arrive même que l’administration française limite leurs excès pour maintenir l’ordre. Mais il y eut aussi des responsables sympathiques,  intègres et efficaces. Le lecteur verra en Salah un fils et petit-fils d’imams dont l’initiative a été primordiale pour  faire élever, au lendemain de la deuxième guerre, l’élégant minaret de 32 m. de la mosquée de Doucen – peu après, tout jeune encore, il perdit son père, il aida sa mère esseulée, mais il fit aussi office d’interprète, offrant ses services pour expliquer textes administratifs et documents judiciaires. Cendres de braise confirme s’il en était besoin, qu’existèrent des gens de double culture – les identités, doubles, plurielles… sont légion en histoire. Sensible, dans le livre, est la relation des événements familiaux, des séparations et funérailles aux joies des retrouvailles et des circoncisions. Nombreuses sont les évocations de sa vie de famille d’enfant et d’adolescent, davantage que celle de sa vie d’adulte.

Éclairantes aussi sont les mentions du combat contre le système colonial, la relation de la visite du pilier de l’association des culamā’ algériens, shaykh Larbi Tebessi, l’évocation de Si Ziane Achour, lettré et leader politique du PPA-MTLD d’Ouled Djellal… Plus amplement, on perçoit le processus de nationalisation algérienne de la société de ce terroir sud-constantinois. Mais on saisit aussi qu’il ne se fit pas en un jour : longtemps durant, et bien avant le conflit FLN-MNA, il y eut beaucoup d’ignorances et d’hésitations : le mouvement national ne fut pas d’emblée unitaire, et l’on n’y sut pas toujours quel chemin emprunter.

On ressent aussi dans ce livre l’attirance pour l’Outre-Méditerranée : les émigrés de retour au pays relatent les merveilles qu’ils ont découvertes en France ; et Salah lui-même est tôt candidat au départ : on verra que, après un court voyage à Alger, où il est émerveillé par la beauté de la cité, mais où il est meurtri par le délabrement de la Casbah et la déchéance des misérables corps squelettiques des SDF qui hantent le sous-bois des Tagarins, c’est dans l’été 1955 que, désorienté et abandonné [1], il entreprend la traversée de la Méditerranée. Le récit de l’éprouvante traversée à fond de cale du navire Djebel Dirah, puis de son arrivée à Lyon dans ce quartier populaire misérable de Gerland, chez l’oncle Sadek, montre au lecteur qu’il y eut à la fois angoisse du départ et allégresse à humer les insolites vents de l’extérieur – cela quelques semaines avant l’insurrection et la répression d’août 1955 du Nord-Constantinois. Le profil de l’oncle Sadek apprend au lecteur qu’il y eut des Algériens compromis avec le système colonial : ce tenancier de café-bar et marchand de sommeil, qui exploitait ses compatriotes dans des conditions innommables, était aussi indicateur de police.

Grand moment du livre, la découverte par Salah du monde de l’industrie après son embauche, à 16 ans, aux fonderies Roux de la rue Saint Antoine, parallèle au cours Lafayette, près de Villeurbanne. On comprendra ce que signifia pour un personnel de  manœuvres et d’OS, à 80 % algérien, sous-payés et aux conditions de travail pénibles, l’arrivée parmi eux de cet ado d’un autre monde – le leur aussi –, s’exprimant couramment en français. Il se vit d’emblée intronisé comme interprète et délégué non dit du personnel ; et même invité à une fête organisée par le patron, M. Roux – ce dernier ignorait bien sûr qu’il était déjà sympathisant du FLN. On comprend que c’est ce monde de l’usine qui permit à Salah d’échapper à l’emprise de l’oncle Sadek, de venir loger dans les gîtes de la « caserne de la Part-Dieu », plutôt plus confortables que les garnis de Sadek. Captivant est l’itinéraire de découvertes du Jeune Salah : musées,  expositions, films égyptiens vus dans des cinémas algériens du 7e arrondissement – là encore, un entre-deux culturel ; mais aussi les cours du soir, notamment grâce aux cours Pithiot de la fac catholique de le rue du Plat, entre Bellecour et la Saône, qui lui permirent d’être reçu à deux concours – Sécurité sociale et SNCF.

Découverte significative, pour Salah et ses contemporains immigrés : l’usine, c’est aussi la prise de contact avec le syndicalisme algérien – l’AGTA, filiale française de l’UGTA[2] – et aussi avec le français – c’est à la CFTC qu’il s’inscrit : ses militants sont pour lui plus progressistes et moins racistes que les communistes de la CGT. A la militance FLN, il est confirmé par son chef, Abd el-Kader – on perçoit que les échos de la guerre de libération forment les consciences et les comportements : on suit les escapades de week-end de Salah, avec d’autres militants, dans les monts du Lyonnais où ils vont s’entraîner au tir au pistolet  et au judo… On le voit prêcher pour le FLN auprès de compatriotes qui ne distinguent pas toujours entre FLN et MNA et qui ne savent pas forcément où s’engager.

La relation du premier retour au bercail biskri, en 1957, avec en arrière-plan la grande répression d’Alger (« la bataille d’Alger »), illustre bien le traumatisme de cette guerre jusque dans l’Algérie  profonde. C’est en tant que chargé de mission par l’OPA [3] que le jeune Salah revient à Lyon : lui incombe la charge d’arracher les Algériens de Lyon au messalisme… ; à Lyon, où la police prend pour modèle répressif les paras de Massu.

C’est alors que le lecteur se rend compte plus nettement encore qu’il y eut des Français pour être solidaires des Algériens – on renverra, pour Lyon, au livre Récits d’engagement des Lyonnais auprès des Algériens en guerre, 1954-1962 [4]. En témoignent les liens d’amitié  noués avec la famille du directeur du personnel de son usine, M. Chapeaux, ancien résistant et catholique – on verra que, pour Salah, ce qu’il dénomme « la charité chrétienne » eut de la consistance –, entre le logement que les Chapeaux lui dégotent dans le tranquille quartier Saint Paul du Vieux Lyon et les attentions à lui prodiguées après la tentative d’assassinat par un tueur du MNA qui lui valut une grave blessure à l’épaule et deux opérations successives : hospitalisation dans de bonnes conditions, placement dans des maisons de repos de qualité. On voit ensuite Salah devenir un petit cadre FLN – chef de qasma à Oullins – et accéder à une petite classe moyenne après le choix d’un emploi à la SNCF, emménager dans un appartement confortable à Pierre Bénite, acheter une 4 cv Renault…

Dans l’été 1962, à 23 ans, il s’embarque pour Alger, où il est chargé de la remise en état de bâtiments publics dévastés par l’OAS. Il accède à un statut de jeune notable officiel, il achète un petit deux pièces au centre d’Alger. Passant par de multiples secteurs des entreprises d’État, il devient directeur du département immobilier de la SNS[5] qui édifie près d’Annaba le complexe sidérurgique d’El Hadjar ; cela suite à la visite officielle du ministre d’État aux Finances Chérif Belkacem [6] qui lui octroie un crédit de 450 millions de dinars pour construire à Sidi Amar, non loin d’El Hadjar, une cité de 2 000 logements pour loger les travailleurs de la sidérurgie (1969). Ceci dit, il arrive qu’on puisse être félicité  en haut lieu tout en étant rembarré par une direction de société jalouse de l’ascension d’un cadre.

Mais des rebondissements se produisent : Salah revient en force à la SONAREM[7] où il fut un temps un des cadres les mieux pays de l’Algérie, Puis, il la quitta pour devenir le chef d’antenne de la SONATIBA [8] à Annaba – ce fut une période faste de sa vie, il y travailla efficacement en connivence avec des gestionnaires de valeur, et en mars 1975, le ministre des travaux publics et de la construction Abd el-Kader Zaïbek le promut directeur général de la nouvelle  EPBTP [9] / Annaba. C’est alors qu’il fit le voyage de Budapest pour étudier un contrat avec la société hongroise de préfabriqués du système « Polygonn ». Par la suite, on suivra ses heurts avec le walî d’Annaba, un despote lourd, « formé à l’école des idéologies orientales », surnommé « le caméléon ». A l’inverse, de même que naguère dans l’Algérie coloniale, Salah dit avoir trouvé aussi des gens de valeur irréprochables qu’il tint en grande estime : dans ses démêlés avec le « caméléon », il fait part au lecteur de la vigoureuse protection et de l’ample confiance que lui accordèrent le colonel de l’armée des frontières Abdelmadjid Aouchiche, ministre de l’urbanisme, de la construction et de l’habitat (« MUCH ») de 1977 à 1980, et ultérieurement, Si Abderrahmane Belayat qui succéda, de 1984 à 1987, au « caméléon », lequel  avait été nommé à ce poste sensiblement au moment du tremblement de terre d’El Asnam [10] (10 octobre 1980). Le « caméléon » se défiait des compétences susceptibles, devait-il penser, de lui porter ombrage ; et, promu au rang d’apparatchik du parti unique, il soumit Salah  plusieurs mois durant à une véritable inquisition, prétendument pour vérifier ses comptes : Fut conduite une expertise comptable par six services différents[11], laquelle n’aboutit finalement à aucun résultat ; il n’en fut pas moins muté à un emploi sous-classé à M’sila.

Ceci dit, Salah fit partie du système Boumediene parce qu’il y travaillait et en bénéficiait. En même temps, il resta un homme du terroir algérien, qui se présente parfois dans son texte pour un naïf, à distance des requins qu’il dit côtoyer, il se donne pour un démocrate dans l’âme, alors qu’il devient aussi un technocrate. A tant s’être voulu père de la nation, la disparition du colonel laissa la société algérienne « orpheline ». Si Salah dit son estime pour Boumediene, il stigmatise les nationalisations irréfléchies précipitées, il tient pour inutiles les débats sur la charte de 1976 ; tout indique que l’effondrement des  années 80 qu’il souligne était en gestation dès avant. Et que penser de la « dure politique collectiviste, populiste et démagogique, dominée par l’improvisation et les élucubrations autoritaires » qu’il stigmatise ? Salah insiste sur le fait que cette politique avait été initiée sous Ben Bella  et qu’elle elle fut quelque peu « réajustée » après le coup d’État qui le renversa et l’élimina du pouvoir le 19 juin 1965 – il fut emprisonné jusqu’en juillet 1979, puis assigné à résidence jusqu’ en octobre 1980.

Pour Salah, en tout cas, l’avènement de Chadli marqua une régression sous le signe de la démagogie/libéralisation, de la corruption sur fond de chute des prix du pétrole, de montée de la dette et de généralisation du trabendo – et c’est bien sous Chadli qu’il fut harcelé par la suspicion du « caméléon ». Le lecteur suivra sa trajectoire, semée de gros ennuis de santé et de perturbations familiales, en proie à un profond malaise. Finalement, il le verra quitter la partie, « victime de la mafia de l’import-export » pour laquelle le made in Algeria ne correspondait pas – euphémisme –  aux intérêts de ladite mafia. Il le retrouvera témoin de l’incendie qui se lève des braises en octobre 1988 : Salah doit se barricader en haut de l’immeuble de son ministère, saccagé et pillé, avant de s’éclipser.

Il passe désormais son temps entre l’Algérie et Lyon, et il écrit finalement ses mémoires. Son texte est parsemé de notations régulières sur les événements marquants de la guerre d’indépendance, sur la « bataille d’Alger », mai 1958, de Gaulle, l’OAS… Il note la fissuration de la société algérienne devant les rivalités et conflits de pouvoir de l’été 1962 (sabca sanîn, barakat : sept ans, ça suffit !). Il vitupère durement « la gabegie » et « l’anarchie ». Le syndrome rentier, fondé sur les prébendes et la corruption, est au cœur des réflexions de Salah sur le système qui régit l’Algérie indépendante – de ce point de vue, existe une certaine filiation avec l’époque coloniale. En continuité, avant comme après 1962, paperasses suspicieuses, autorisations de voyages accordées au compte gouttes et à regret, contrôles suspicieux, interrogatoires… Cela ne signifie en rien que Salah ait regretté d’avoir milité pour le droit : pour l’indépendance de son pays. Mais cela ne l’empêche en rien, au contraire, de stigmatiser « les idéologues du parti et des politicards de service qui fourmillent à la primature du gouvernement ».

La lecture de Cendres de braise est agréable, même si la surabondance des épithètes et quelques répétitions peuvent ici et là alourdir le récit – mais elles révèlent le style, personnel, d’un genre littéraire évocateur particulier. L’auteur se plait à citer des auteurs de renom, français surtout (Victor Hugo, Émile Verhaeren…) mais pas seulement (Arthur Schopenhauer, Thomas More…). Mais le lecteur ne relève guère de citations d’auteurs arabes, même de ces classiques bien à distance des ténèbres islamistes. Pourtant, Ibn Khaldoun, Ibn Ruchd ou plus encore peut-être le Risālat al-ghufrān de l’agnostique Abû al-cAlā’ al-Macrî correspondraient à notre sens assez bien à son mode de pensée: le jugement de Salah est sans appel sur les « prétendus dogmes religieux » qu’il met en parallèle avec la « société de mâles ». Pour lui, à l’orée des années 90, il est sans illusions sur les effets du système, idéologisés sous le label d’un obscurantisme de pouvoir d’État, code de la famille de 1984 à l’appui : le FIS n’est pas né par génération spontanée ou par l’opération du Saint Esprit : les Abdelaziz Belkhadem[12] sont de très ordinaires créatures humaines. Même s’il ne cite pas le nom de ce dernier, on croit comprendre  que, pour Salah, c’est sous l’estampille de gens comme lui que « l’Algérie tombait comme un fruit mûr dans l’escarcelle des prédicateurs de l’islamisme politique ».

Dans l’ensemble, il y a relativement peu de précisions factuelles dans la partie postcoloniale de Cendres de braise, même si le ministère Hamrouche (1989-1991) est scrupuleusement évoqué ; on ne voit guère apparaître nommément ni le FIS ni les élections municipales de juin 1990, et guère celles de décembre 1991, annulées en janvier 1992 : précautions politiques, sans doute : cette hypothèse est confirmée  par le salut adressé par l’auteur au HEC [13] et à ses « hommes nouveaux » : rien de plus neuf, en effet, que le général Khaled Nezzar, Ali Kafi, Ali Haroun, Tedjini Haddam : ces caciques n’avaient-ils pas déjà, à un titre ou à un autre, exercé des charges importantes ? Sans compter Mohammed Boudiaf, rappelé, suite à la mission Haroun au Maroc, où le prestigieux chef historique de 1954 avait dû trouver refuge près de 28 ans auparavant [14]

Au total, les mémoires – passionnants – de Mohammed Salah Hasnaoui sont une suite de réflexions d’un gestionnaire qui se présente comme rationnel, marquées de sensibilités et de hauteur de vue, mais qui portent la marque des aléas et de l’incertitude du présent. Les informations qu’il donne au lecteur sont plausibles, même si elles doivent être examinées par l’historien au vu des documents dont il peut disposer, qu’il se doit d’analyser et de confronter. Salah a sans doute des convictions, mais les exprimer en faisant référence précisément aux événements et aux acteurs de l’histoire relève d’un risque politique dont on comprend fort bien que l’auteur n’ait pas voulu le courir. De ce point de vue, aussi, cette grande fresque qui nous fait aller du XIXe au XXIe siècle, est une illustration, autant que des affres du passé, de l’actuel modus vivendi algérien.

Gilbert Meynier


[1] La qasma FLN de sa région vient d’être décapitée, et ses chefs, Amar et Rabah, sont parvenus à se  réfugier à Lyon.

[2] Union générale des travailleurs algériens

[3] Organisation politico-administrative (du FLN)

[4] Dir. Par Béatrice Dubell, Marianne Thivend, Arthur Grosjean et al., préface Sylvie Téhault, postface Gilbert Meynier, Saint Denis, Bouchène, 2012, 150 p.

[5] Société nationale de la sidérurgie

[6] Il a été officier de l’ALN en wilāya 5 (Oranie) sous le nom de guerre de « Si Djamel ».

[7] Société nationale de recherche et d’exploitation minière.

[8] Société nationale de travaux d’infrastructure et du bâtiment.

[9] Entreprise publique bâtiments et travaux publics.

[10] La ville fut alors renommée Chlef, du nom du fleuve Chélif, en lieu et place d’El Asnam –al-aṣnām signifie les idoles.

[11] Inspection générale des finances, Inspection générale du ministère, police, justice, armée, gendarmerie.

[12] Il fit voter en 1984 l’obscurantiste code de la famille ; président du Parlement en 1990, il rendit obligatoires prières et lectures du livre saint à l’ouverture des sessions. Il fut nommé par le président Bouteflika premier ministre en 2006-2008. Il est aujourd’hui le président du FLN –président contesté il est vrai.

[13] Haut comité d’État

[14] En 1992, avec ses 73 ans, Boudiaf était le doyen du HEC; le plus jeune était Nezzar (55 ans), Kafi, Haroun et Haddam avaient respectivement 64, 65 et 71 ans.