Textes des élèves – Lycée Gustave Flaubert La Marsa (Tunisie)

Scènes de la vie quotidienne

 

Elle arriva tout doucement. Son pull mauve est un peu petit pour elle. Il remonte sans cesse, surtout au niveau du ventre. Elle se pose dans un coin isolé. En fait, elle n’a pas d’amis, elle est toujours seule, pendant les cours, les récrés ou au déjeuner. Tout le monde la rejette, la regarde de travers, se moque d’elle. On l’appelle « la bonne grosse Tiffany », « la bouteille de gaz » ; on dit qu’elle se goinfre sans arrêt, qu’elle devrait ne manger que de la salade. Les plus gentils disent qu’elle se laisse beaucoup aller, qu’elle est peut-être un peu « enveloppée », « boulotte ». Les plus méchants disent qu’elle devrait faire mannequin de lingerie plus tard, que si elle devait combattre un lion, il suffirait qu’elle saute dessus pour qu’il meure instantanément ; que même un tiers de son poids est encore un nombre à trois chiffres. Les gens hypocrites ou qui ne veulent pas se retrouver dans sa situation lui disent qu’elle devrait avoir honte de ce qu’elle est, que son reflet briserait le miroir.

Tiffany s’en moque, enfin elle essaie mais il n’est pas facile de faire face à de nombreuses personnes qui vous méprisent malgré tous vos efforts, votre gentillesse. Elle essaie de garder un peu de dignité. Au fond, elle a l’espoir d’arriver un jour à se rebeller et à faire face à la méchanceté et au mépris des autres. .

 

Cela fait depuis le début de l’année qu’elle est seule, en classe elle s’assoit souvent au fond, peut-être pour ne pas se faire remarquer. Déjà que près de la moitié de la classe ignore son nom… Elle continue tout de même à s’isoler, peut-être à cause du reste de la classe, il faut dire que lorsqu’on est nouveau, il est difficile de s’adapter facilement. Je me rappelle un jour, pendant qu’elle marchait pour atteindre la salle de cours, son sac se déchira, laissant s’échapper ses affaires ; derrière elle deux garçons passèrent et au lieu de l’aider, préférèrent s’acharner sur ses cahiers en se les envoyant avec les pieds.

 

Deux hommes rentrèrent dans le restaurant fast-food Mac Donald, main dans la main. L’un portait des habits serrés jusqu’au cou, l’autre un petit pantalon très serré. Ils arrivèrent à la caisse et pendant que l’un prenait de l’argent de son sac à main, l’autre accrocha son bras et lui chuchota des trucs à l’oreille. Et soudainement, le caissier refusa de prendre leur commande et leur dit de sortir du restaurant, qu’ils fermaient dans quelques minutes. Puis il prit tranquillement la commande des clients suivants.

 

La fille entra dans la salle de classe ; elle était petite, de taille assez robuste et portait  des  habits non assortis. Elle tourna  la tête pour trouver une place où s’asseoir. La seule place  qui était libre se trouvait à côté d’une autre fille assez belle, bien habillée. La fille qui venait d’entrer avait repéré la place au fond de la salle ; elle commença à marcher à travers la pièce en direction de la place libre. Mais la jeune et belle fille en la voyant  arriver la regarda d’un regard méprisant et plaça  son sac sur la chaise pour ne pas que l’autre fille s’asseye. La pauvre fille essaya de ne pas baisser la tête malgré les larmes qui lui coulaient sur la  joue.