Ahmed HENNI – LE CAPITALISME DE RENTE
Ahmed Henni, docteur en économie de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne -il est aujourd’hui professeur d’économie à l’université d’Artois-, a publié au printemps 2012 un livre neuf, Le capitalisme de rente. De la société du travial industriel à la société des rentiers, Paris: L’Harmattan, 2012, 258 p., prix: 26,00 €.
Ahmed HENNI
LE CAPITALISME DE RENTE
De la société du travail industriel à la société des rentiers
De la société du travail industriel à la société des rentiers.
La révolution électronique des années 1970 a donné naissance à une économie de l’usage où le même produit (logiciel, image, son) peut, comme la terre, être indéfi niment réuti lisé. Cet usage répété
du même produit est à l’origine de la capture de rentes associées, comme pour le foncier ou le minier, à la propriété de brevets ou de gisements scienti fiques et intellectuels. Ceci a conduit les
entreprises des pays développés à se détourner du profi t industriel pour investi r dans ces gisements et percevoir ces nouvelles rentes.
Simultanément, en 1971, une révoluti on monétaire s’est produite à la suite de la décision américaine de mettre f n à la converti bilité-or du dollar. Les États-Unis ont pu ainsi émett re autant de dollars que de besoin, acheter des produits matériels au reste du monde et se détourner de la producti on industrielle pour investi r massivementdans l’économie de l’électronique et de l’usage.
Ce livre démontre comment, depuis les années 1970, le capitalisme des pays riches a connu une mutati on renti ère le conduisant à délaisser l’industrie pour s’enrichir davantage encore par l’usage de monnaies, logiciels, images, sons, nouvelles molécules, etc. Le travail matériellement
producti f est ainsi relégué dans des contrées exoti ques où s’activent de nouveaux ilotes.
Les sociétés capitalistes développées, quant à elles, deviennent des sociétés renti ères, marquées par un affolement rentier des aspirations s’appuyant sur des corporatismes, des communautarismes et nationalismes qui mettent la modernité en échec.
Les crises bancaire de 2008 et souveraine de 2010 illustrent amplement ces mécanismes rentiers et trouvent ici une explication structurelle hors des sentiers battus.
Ahmed Henni est professeur d’économie. Il a exercé aussi desresponsabilités en Algérie comme directeur général des Impôts et membre du Conseil de la monnaie et du crédit.