Table ronde Guerre d’Algérie: mémoires blessées? A l’Hôtel de Ville de Lyon le 15 décembre à 18h

La Mairie de Lyon confie à notre association la réalisation d’une table ronde:

Guerre d’Algérie : Mémoires blessées ? Avec Emilie Goudal, Françoise Lantheaume, Abderahmen Moumen et Tramor Quemeneur
à l’Hôtel de Ville de Lyon le 15 décembre 2021 à 18h.

Après 132 années de colonisation, l’Algérie a obtenu son indépendance le 5 juillet 1962. Près de huit années de guerre ont déchiré la France et l’Algérie, de 1954 à 1962. Deux millions de soldats ont été envoyés en Algérie, deux millions d’Algériens ont été déplacés dans des camps de regroupement, près d’un million de « pieds-noirs » ont quitté brutalement l’Algérie ainsi qu’environ 60 000 harkis. Le nombre de victimes est également éloquent : 30 000 soldats français tués, de 400 000 à 500 000 Algériens, des milliers de Français d’Algérie, des dizaines de milliers de harkis.
Le nombre de personnes touchées par ce conflit ne pouvait que créer des mémoires blessées, à vif. Mais soixante années se sont écoulées depuis la fin du conflit. Peut-on toujours parler de mémoires blessées ? Comment cette mémoire se transmet-elle de génération en génération ? Comment parvenir à rendre cette mémoire constructive ?
Telles sont les questions auxquelles Émilie Goudal, François Lantheaume, Abderahmen Moumen, et Tramor Quemeneur répondront au cours de cette table ronde, à l’invitation de la Mairie de Lyon et dans une table ronde organisée par Coup de Soleil en Auvergne-Rhône-Alpes.

Emilie GOUDAL

« Docteure en histoire de l’art de l’Université Paris Ouest Nanterre et enseignante-chercheure (ATER) au pôle Arts plastiques de l’Université de Lille), Émilie Goudal est l’auteure de l’ouvrage Des Damné(e)s de l’Histoire. Les arts visuels face à la guerre d’Algérie (Presses du réel, 2019).
Les travaux d’Émilie Goudal portent sur les interpénétrations entre art contemporain, politique et enjeux de mémoire(s)  (Allemagne, Algérie, États-Unis, France), ainsi que sur les questions de restitution, de « patrimoine partagé » et d’Aesthesis  de l’émancipation depuis le contexte de la décolonisation. Ils ont été notamment publiés dans les revues Perspective, Critique d’art ou Aware ainsi que dans différents catalogues d’exposition et ouvrages collectifs. »

Françoise LANTHEAUME

Professeure des universités émérite en sciences de l’éducation et de la formation, Laboratoire : Éducation, Cultures, Politiques (ECP), elle obtient un Doctorat de sociologie (EHESS-Paris) (2002)
Titre : L’enseignement de l’histoire de la colonisation et de la décolonisation de l’Algérie depuis les années trente : État-nation, identité nationale, critique et valeurs. Essai de sociologie du curriculum.

Ses recherches ont notamment porté sur la Sociologie et l’histoire du curriculum:
• analyse des réformes curriculaires et de leur mise en œuvre (primaire, collège, lycées professionnels).
• Enseignement de questions controversées : religions, fait colonial.
Sociologie du travail et du métier d’enseignant:
• construction de la professionnalité
• souffrance au travail
• effets des réformes et des politiques éducatives sur l’activité et le métier.
Publications sur la question coloniale
Publications:
Lantheaume, F. (2017). L’enseignement du fait colonial entre universalisme républicain et mémoires singulières. In L. De Cock (Dir.), La fabrique de l’histoire scolaire (2è édition) (pp. 73-86). Marseille : Agone.
Lantheaume, F. (2015). L’Algérie dans l’enseignement secondaire en France au XXè siècle. In. J.-R. Henry et F. Hudowicz, L’école en Algérie, l’Algérie à l’école de 1830 à nos jours (pp. 51-56), Condé-sur-Noireau : Éditions CANOPE et MUNAÉ.
De Cock, L. & Lantheaume, F. (2013). Les usages présidentiels du passé colonial de François Mitterrand à François Hollande : des politiques du passé ? Cahier d’histoire immédiate, 43, 131-153.
Falaize, B., Granet-Abisset, A-M., & Lantheaume, F. (2011). Migration, culture et représentations. In F. Abecassis & G. Meynier (coord.). Pour une Histoire franco-algérienne (pp. 132-165) : Traduction en arabe : Khaoula Taleb-Ibrahimi, Alger : Éditions INAS. Meynier (coord.). Pour une Histoire franco-algérienne (pp. 151-190). Paris : La Découverte.
Lantheaume, F. (2010). L’enseignement de l’histoire du fait colonial. La voie étroite entre « devoir de mémoire », politique de la reconnaissance, et savoirs savants. In M. Crivello (dir.), Les Échelles de la mémoire en Méditerranée (pp. 363-376). Arles : Actes sud/MMSH.
Lantheaume, F. (2010). Des figures de l’absence. Les harkis dans les manuels d’histoire de lycée de 1962 à 1998. In Fatima Besnaci-Lancou, Benoît Falaize et Gilles Manceron (dir.), L’histoire des harkis : mémoire et transmission (pp. 178-186). Paris : Éd. de L’Atelier.
Lantheaume, F. (2010). « Roman national » et diversité culturelle. Exemple de l’enseignement de l’histoire en France. In M. Mac Andrew, M., Milot. & A., Triki-Yamani (dir.), L’école et la diversité. Perspectives comparées (pp. 121-132). Laval : Presses universitaires de Laval.
Lantheaume, F. (2009). Enseignement du fait colonial et politique de la reconnaissance. In L. De Cock et E. Picard (dir.), La fabrique scolaire de l’histoire (pp.111-126). Marseille : Agone.
Lantheaume, F. (2009). Fait colonial et religion dans les programmes et les manuels scolaires In D. Borne & B. Falaize, Religion et colonisation (pp. 256-262). Paris : Éd. de l’Atelier.
De Cock, L. & Lantheaume, F. (2008). Les résonances scolaires des usages publiques du fait colonial. In Franck Thénard-Duvivier (coord.), L’enseignement des questions socialement vives en histoire et géographie (pp. 99-112). Paris : ADAPT.
Falaize, B., & Lantheaume, F. (2008). Entre pacification et reconnaissance : les manuels scolaires et la concurrence des mémoires. In I. Veyrat-Masson & P. Blanchard (coord.), Les guerres de mémoires : territoires, enjeux et médias dans la France du XXe siècle (pp. 177-186). Paris : La Découverte.
Ethier, M.-A., Lantheaume, F., Lefrançois, D. & Zanazanian, P. (2008). L’enseignement au Québec et en France des questions controversées en histoire : tensions entre politique du passé et politique de la reconnaissance dans les curricula, Éducation et francophonie, Volume XXXVI, 1, printemps, 65-85.
Lantheaume, F. (2007). Manuels d’histoire et colonisation. Les forces et faiblesses de la polyphonie de l’auteur-réseau, ses effets sur la formation de l’esprit critique, LIDIL, Université Stendhal, Grenoble 3, 35, 159-175.
Lantheaume, F. (2007). Les difficultés de la transmission scolaire : le lien Algérie-France dans les programmes d’histoire et les manuels en France au xxe siècle In Collectif, La France et l’Algérie : leçons d’histoire. De l’école en situation coloniale à l’enseignement du fait colonial (pp. 217-228). Lyon : Inrp.
Lantheaume, F. (2007). Enseignement de l’histoire de l’immigration et de l’histoire de la colonisation. Diversité, 149, 85-90.
Lantheaume, F. (2003). L’enseignement de l’histoire de la guerre d’Algérie : entre présence et silences, une question d’identité ? Zaàma… revue pour l’égalité, 4-5 novembre, 40-45.

Abderahmen MOUMEN

Docteur en histoire, avec la thèse « Rapatriés, pieds-noirs et harkis dans la vallée du Bas-Rhône : des défis de l’installation aux recherches identitaires des années 1950 à nos jours : éléments pour une histoire nationale », il est chercheur associé à TELEMMe (Université d’Aix-Marseille), membre du Conseil scientifique de la DILCRAH et du mémorial du camp de Rivesaltes. Il est spécialiste de la guerre d’Algérie, des rapatriements et des enjeux mémoriels. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles sur ces sujets. Chargé de mission nationale auprès de l’ONACVG, il est en charge du dispositif pédagogique consacré à la transmission de l’histoire et des mémoires de la guerre d’Algérie.

 

Tramor QUEMENEUR

Docteur en Histoire avec une thèse « Une guerre sans « non » ? : insoumissions, refus d’obéissance et désertions de soldats français pendant la guerre d’Algérie : 1954-1962. Il a par ailleurs été le conseiller historique du documentaire « Algérie: La guerre des appelés (Le bourbier et L’héritage), de Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman, diffusé sur France 5 en novembre 2019, sélectionné au FIPADOC et au Festival de films d’histoire de Pessac.

Membre du Conseil d’orientation du Palais de la Porte dorée – Musée national d’histoire de l’immigration (MNHI), il est par ailleurs chargé de cours à l’Université de Paris 8 et à Cergy Paris Université.

Il a écrit plusieurs ouvrages, notamment Algérie 54-62. Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre avec Benjamin Stora (Les Arènes, 2010). Ce livre a obtenu le prix des lectrices de Elle en 2011 et le prix de la France mutualiste en 2012. Il a publié L’Algérie en couleurs. 1954-1962. Photographies d’appelés pendant la guerre avec Slimane Zeghidour (Les Arènes, 2011).

Plus récemment, il a codirigé La guerre d’Algérie revisitée. Nouvelles recherches, nouvelles perspectives (avec Aïssa Kadri et Moula Bouaziz, Karthala, 2015) et 8 novembre 1942. Résistance et débarquement allié en Afrique du Nord. Dynamiques historiques, politiques et socio-culturelles (avec Aïssa Kadri et Nicole Cohen-Addad, Le Croquant, 2021).
Il a également coordonné plusieurs dossiers spéciaux pour la revue Historia, sur les appelés du contingent dans la guerre d’Algérie (avril 2018), les pieds-noirs après l’indépendance (mai 2020) et la colonisation de l’Algérie (avril 2021).

 

 

 

 

 

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